Existential Chris un farfouillis perso

Vision personnelle du féminisme

J'ai une librairie dans ma ville, tenue par deux jeunes femmes, dans laquelle j'aime aller. L'intérieur est petit, mais elles ont tenu à placer à l'entrée deux étagères complètes de livres sur le féminisme, le clito, la non-binarité, la transidentité, la déconstruction, etc… C'est-à-dire qu'il y autant de livres féministes que de BD pour enfant. Un matin, j'ai demandé des recommandations de lectures pour partir de zéro au sujet du féminisme au sens large. Je voulais reprendre les bases du mouvement dans son histoire, sa culture, ses références, son langage, sa réception en société. J'ai tout acheté tout ce qu'on m'a recommandé et j'ai tout lu.

Quand je suis arrivé sur ces livres, je m'attendais à ce que le féminisme soit fondé sur des racines et des observations objectives, mais que vu son ampleur actuelle, comme tout mouvement qui s'est popularisé à grande échelle, ses principes et ses idées aient été perverties. Plus un mouvement s'élève dans la masse, plus il perd en nuance. Il devient noir et blanc de force, comme si les milliers de mains qui le manipulent le polissent à chaque discussion, le rendant complètement lisse de toute aspérité. Je déteste ça. On se retrouve avec des idées vidées de toute substance mais répétées comme si elles disaient quelque chose de profond.

Je définis le féminisme niveau zéro comme la frange pourrie mais populaire du féminisme, celle qui a été trop polie mais est facile à consommer. C'est généralement ce que j'observe sur les réseaux sociaux, à la télévision, dans les librairies, et dans mon entourage personnel et professionnel. Le fait que les libraires m'ayant recommandé des lectures m'aient donné en premier du féminisme niveau zéro n'est pas un hasard : c'est ce que les gens qui s'intéressent aux lectures féministes demandent.

Toute une frange visible et très publique du féminisme n'est intéressée que par elle-même. Je trouve ça très révélateur que le féminisme ait explosé avec les réseaux sociaux. Je ne remets pas en question le fait que les réseaux aient permis de révéler l'universalité et la fréquence des difficultés rencontrées uniquement par les femmes, les observations du quotidien féminin sont intéressantes et méritent d'être discutées. Mais le sentiment de supériorité morale est un poison. Le féminisme de bas étage est un lot de personnes qui se pensent suprêmement bienveillantes : toutes leurs idées sont absolument bonnes, si l'on suivait leurs conseils, le monde serait guéri de tous ses maux. Qui voudrait s'opposer à la paix ? Les méchants qui veulent la guerre et veulent l'oppression des femmes.
Si on est bien intentionné, il est naturel de penser comme eux.
Si on est hésitant, c'est que l'on n'a pas encore compris le bien-fondé de leur lutte.
Si on est contre eux, c'est qu'on est un violeur sexiste.

Ce qu'a mis en lumière mes lectures féministes, c'est la profonde sociopathie de ces auteurs que j'ai lus, principalement. Leur stupidité, aussi. Là où je suis choqué du féminisme "public", c'est la quantité de contradictions évidentes dans le discours. Comment peut-on prétendre lutter contre le sexisme et faire régulièrement des sorties du genre "Les hommes sont des violeurs" en toute détente. Sexisme : "Attitude de discrimination fondée sur le sexe."

Leur absence de compréhension de la nuance, leur absence d'empathie, leur violence à peine refoulée contre 50% de la population mondiale m'inquiète. Connaître l'existence de toute cette frange du mouvement féministe me déprime par sa popularité, parce que je ne trouve rien pour le sauver. J'en arrive au point où je catalogue toute personne qui se revendique féministe comme probablement stupide. Rien que le fait d' "être féministe" me dérange. Le féminisme n'est pas une identité, c'est un courant de pensée, c'est une théorie qui se discute. Définir le féminisme comme quelque chose que l'on est signifie que si l'on critique le féminisme, alors on est critiqué soi-même. Ces personnes ont une réaction viscérale à toute critique ou remise en question de leurs idées, car c'est leur existence qui est en péril.

Le féminisme vécu de cette façon, c'est le pire de la tribalité humaine qui s'exprime. Ces personnes se revendiquent féministes et en arborent tous les codes comme un badge d'honneur et en échange de leur participation (qui semble être composée à 90% de répétition ad nauseam des mêmes arguments mots pour mots, de censure totalitaire de toute opinion contraire et de la consommation obsessive de contenus allant dans leur sens), ils gagnent le droit à la supériorité morale. Tous ceux qui ne sont pas dans leur camp sont contre eux. Les hommes doivent montrer patte blanche. Les blancs doivent montrer patte blanche. Bien sûr les femmes, les peaux un poil sombre et les hommes gays sont admis d'office. L'hypocrisie de cette discrimination sur des critères aussi arbitraires que leur sexe, ce à quoi ils ressemblent, ou leur orientation sexuelle me sort par les yeux. Croire que les gays sont tous gentils et inoffensifs est aussi insultant que considérer que les maghrébins sont des voleurs.
En aparté à se répéter cent fois : être féministe n'est pas un trait de personnalité. Être gay n'est pas un trait de personnalité. Être non-binaire n'est pas un trait de personnalité. Être blanc / noir / rouge n'est pas un trait de personnalité.

J'aurais moins de problèmes si je voyais que ces personnes faisaient l'effort de raisonner par elles-mêmes, mais ce n'est pas le cas. Elles répètent tout ce qu'elles lisent comme un gospel, mot pour mot. Les auteurs s'entre-citent comme un chien qui mord sa propre queue pour justifier des arguments qu'ils partagent. Ces ouvrages féministes sont un amas d'études et d'auteurs en tout genre dont la seule utilité est de montrer que "si plein de gens en parlent, c'est que c'est vrai". Ils sont bourrés d'une malhonnêteté intellectuelle sournoise car elle peut passer comme des arguments bien construits. Les auteurs veulent tellement prouver quelque chose qu'ils ramassent même l'eau du caniveau si elle coule dans leur sens, à un point où ça en est ridicule. Mais ils sont aussi à fermer très très fort les yeux devant tout argument qui pourrait faire tomber tout leur château de cartes. La médiocrité de mes lectures n'est pas un point de vue personnel, il est objectif. Un argument n'est pas bon à partir du moment où il est de mauvaise foi et tombe en lambeaux à la moindre critique.

L'absence totale de responsabilité que ces personnes revendiquent envers elles-mêmes me repousse, car ils utilisent l'argument que la société les pousse dans un moule comme un passe-droit pour expliquer tout ce qui ne va pas dans leur vie. Ils prônent la société comme créatrice de tous leurs problèmes, et demandent à ce que la société les règle tous également. Bien sûr que la société et la culture ont une influence colossale sur les comportements de chacun, c'est évident. Mais les féministes niveau zéro sont dans l'extrême opposé, tous leurs problèmes sont issus d'une cause extérieure à eux-mêmes. Comme c'est pratique. Tout devient une injustice ou un préjudice moral sur un aspect arbitraire de soi.
Le rejet volontaire de toute remise en question, de toute volonté d'introspection ou de toute reconnaissance qu'ils font partie ne serait-ce qu'à un pour cent du problème est lunaire. Les féministes de bas étage sont terrifiés à l'idée de ne pas être égaux aux hommes, et cela se voit à leur lutte ardente pour remettre en question les différences biologiques entre hommes et femmes. Car si elles existent, alors les inégalités de traitement femmes / hommes sont justifiées par le fait que les sexes sont réellement différents. Ces féministes niveau zéro sont capables de nier la réalité la plus simple pour ne pas affronter l'idée que les femmes et hommes sont réellement inégaux. Le simple fait que seule la femme puisse enfanter est tellement énorme que toute la société s'est organisée autour de ça.
Oui, c'est injuste : les femmes n'ont pas demandé à être les seules responsables biologiques de la grossesse, tout comme les hommes aimeraient peut-être en être capable pour être plus proche de leur paternité.
L'égalité H/F est un mirage, seule l'équité peut primer. Je ne vois pas de sens dans le fait d'avoir autant de femmes que d'hommes dans le BTP qui demande une capacité physique beaucoup plus grande pour être efficace, par exemple. Curieusement, les féministes de bas étage ne s'intéressent jamais au BTP pour les femmes, mais plutôt aux postes de patronnes d'entreprise ou de directions. Comme si la notion d'égalité ne les attire que lorsqu'elle va dans leur intérêt. Je n'ai jamais autant rencontré de censure, d'opportunisme, de racisme et de sexisme que chez ceux qui prônent l'égalité.

Le féminisme a fondamentalement des racines intéressantes ; je critique l'hypocrisie de personnes qui se cachent derrière une idéologie en pensant probablement œuvrer au bien commun, mais aussi par pur intérêt personnel et goûter à la supériorité morale qu'elle apporte. C'est une situation moralement grise. Tant qu'elles sont addictes à la supériorité morale, ces personnes n'ont aucun intérêt à comprendre l'autre. Elles continueront à clamer qu'un homme ne pourra jamais comprendre ce que c'est d'être une femme, mais se permettront d'établir des vérités sur ce que pensent les hommes. Elles continueront à tolérer la toxicité sexiste de femmes ou minorités envers les hommes, et à immédiatement intervenir dans le cas contraire.

Je suis fatigué de ces personnes empoisonnées par une culture de société fondée sur la domination de l'autre. Elles reproduisent les mêmes schémas contre lesquels elles luttent. Le faible est forcément gentil, le fort est forcément méchant. Tout n'est vu que par ce prisme, et explique l'intégralité de leur comportement. L'État et les forces de l'ordre sont des tyrans, les minorités sont des anges. Pour renforcer leur influence, les féministes niveau zéro sont contraints de se rabaisser eux-mêmes constamment. Ils ne sont ni intéressés par sortir de leur misère revendiquée ni à faire changer les choses. La supériorité morale à laquelle ils sont addicts n'existe que s'ils se perçoivent comme inférieurs à l'homme, généralement blanc. L'auto-flagellation est une obligation pour ces personnes qui tirent beaucoup trop de plaisir à rappeler aux autres qu'ils vivent privilégiés, contrairement à eux féministes susceptibles d'être brûlés sur la voie publique d'un instant à l'autre.
Je ne tolèrerai jamais ce public qui ne vit qu'au travers d'une inégalité qu'ils renforcent pour en tirer la gratification personnelle qu'ils recherchent. Les féministes de bas étage ne veulent pas non plus d'une réelle égalité car ils ne pourraient plus se cacher derrière leur prétendue impuissance. Ils perdraient la fondation même de leur identité, d'où leur extériorisation systématique de toute responsabilité vers un coupable. Ils doivent rester le plus impuissant possible. Les dernières phrases du livre "Futur·es" de Lauren Bastide ?
"Aujourd'hui, je choisis ces mots : on s'assoit par terre et on ne bouge plus. On ne bouge plus jusqu'à ce qu'ils aient compris."
Comique.

Autant dire que si rien ne bouge et si leurs livres sont si nuls à chier, je ne suis pas surpris. Ces personnes sont soumises à une logique démente pour auto-justifier leur inaction. C'est un simulacre de lutte, un divertissement pour se sentir bien. C'est la course à la plus grande malhonnêteté intellectuelle. À partir du moment où les symptômes sont là, vous pouvez fermer le livre, le téléphone ou la bouche.
Quand on réalise cette situation, ça n'a pas vraiment d'intérêt de discuter du contenu parce qu'il est par défaut vicié. Mes fréquentations féministes niveau 0 ont souffert de leurs interactions auprès d'hommes, et demandent à tous les suivants de se faire pardonner d'actes qu'ils n'ont pas commis au nom de leur sexe. Ils ne sont même plus identifiés en tant que personne à part entière. J'ai le sentiment que trop souvent, les blessures reçues sont attribuées au sexe, et non à la morale de la personne qui les inflige. On ne peut pas faire plus sexiste que ça.

Je déteste cette vision conflictuelle des rapports humains qui séduit parce qu'elle est simple. Toute simplicité séduisante doit être suspecte. À entendre les féministes, les femmes ont toujours été impuissantes, des espèces de robots serpillères depuis des millénaires, qui sont continuellement restées dans l'ombre de l'histoire. Si personne ne prononce leur nom, alors elles n'ont jamais existé.
C'est une vision tellement stupide que ça me peine de l'écrire. Les féministes niveau zéro sont tellement intoxiqués des médias modernes que tout ce qui n'est pas célébré publiquement n'existe pas. Comme si toutes les femmes avaient attendues leur arrivée pour faire quoi que ce soit. Être capable de croire avec cette arrogance moderne que tout ce qui ancien est arriéré, que les femmes d'antan était perdues, incapables de comprendre ce qu'elles subissaient est superbe pour tout le sexe qu'ils prétendent défendre. Tellement imbus d'eux-mêmes qu'ils suggèrent que les centaines de millions de femmes n'étaient que des domestiques, qui n'ont fait que plier du linge toute leur vie et chier des marmots. J'attends encore de rencontrer qui que ce soit capable d'un tel mépris envers les femmes qui ne soit pas féministe.

Clamer que les femmes ne comprennent leur vie que depuis 150 ans est simplement profondément imbécile. L'inégalité dans l'exercice du pouvoir et des droits pendant l'Histoire n'a rien à voir avec ça.

Les féministes claquettes sont incapables de nuance. Le féminisme de bas étage est un camion d'éboueurs qui circule pour collecter les déchets qui pourront croire à des promesses et des excuses aussi simplistes qu'insultantes pour eux-mêmes. Les roleplays victimaires ne m'intéressent pas. Il y a beaucoup à comprendre dans l'autre, mais cela demande une humanité qu'ils n'ont pas. Je m'agace quand leur mouvement prône l'intolérance, favorise la colère entre les sexes et ne pourrait pas être plus inefficace pour encourager un changement de comportement. Pourquoi le public se soucierait-il de vous alors que vous ne vous souciez même pas d'eux ? Leur nombrilisme est sans bornes.

Le mouvement a réellement le goût de la dérive totalitaire et de la prise d'otage de la pensée. Ils sont empoisonnés. Leur capacité d'action n'existe que dans le regard de l'autre, d'où leur emphase sur les injonctions de la société qui pèsent sur eux comme une enclume. Ils sont sursocialisés, incapables de ne pas répondre à une demande implicite perçue. Leur mépris pour tout ce qui leur semble inférieur à eux est détestable dans sa façon de se transformer en bienveillance hypocrite (comme les minorités qui ont "besoin" d'eux pour s'exprimer, par exemple).

C'est un vrai pétard mouillé. J'accorde trop d'importance à un mouvement sans importance, et cela m'use. L'effet de masse est trop important, c'est incroyable comment faire croire à quelqu'un que tout le monde est d'accord avec soi permet de diffuser une idée. J'ai probablement passé plus de temps et d'efforts que beaucoup de "féministes" pour comprendre comment leur mouvement fonctionne. En tout et pour tout, ça n'a strictement aucune importance. J'en ressors juste plus déçu qu'au départ, j'aurais mieux fait de rester immobile.




Liste de non-lecture :

  • Lauren Bastide - Futur·es
    La pire chose que j'ai lue de ma vie, toute catégorie confondue. L'auteure est violente, malveillante, et d'une réelle bêtise. Ce livre est très bien noté en ligne. La première chose que les libraires m'ont conseillé pour comprendre le féminisme aujourd'hui.


  • Élise Thiébaut - Les écoféministes
    Vide de toute substance. Les femmes étant opprimées, si elles étaient au pouvoir, elles seraient à l'écoute des opprimés, c'est-à-dire les animaux, les arbres, la nature. Dans quel monde vivent-ils ? Elle propose aussi des projets de société où les femmes vivent uniquement entre elles. Je ne comprends même pas l'intérêt de l'exercice dans sa forme abstraite.
    Pour parler d'une auteure féministe, elle est obligée de préciser qu'elle est morte d'un cancer du sein, comme si c'était à nouveau une agression contre la femme. Ces façons d'écrire ne sont pas anodines, de tout faire passer comme des féminicides. C'est comme si la vie s'acharnait contre la femme. Elle est morte d'un cancer du sein, ce n'est pas la faute des hommes. Et placer ça de façon innocente au milieu d'un texte qui parle d'hommes et de la place de la femme, c'est complètement à charge. Ça m'énerve de médiocrité intellectuelle.


  • Mathilde Larrère - Rage against the machisme
    Cas typique du livre de gare féministe : un titre en jeu de mots pourri, une couverture avec une femme qui montre son biceps de bonhomme.
    Honnêtement, il n'y a rien à en tirer. Ce ne sont que des exemples. En fait, ce sont des gens qui sont tellement dans le camp du bien qu'ils n'ont plus rien à dire, ils n'expliquent même plus ce qu'ils veulent dire. Ils font juste des exemples. Les hommes ont fait ci. Une loi a été votée en 1842. Les femmes ont fait la guerre. Que veut-elle dire ? Où veut-elle en venir ? Les femmes sont fortes ? Les hommes sont des bâtards ? Sa grand-mère est une sorcière ? C'est une vraie maladie des livres féministes.
    Ce livre ne s'adresse qu'à des gens déjà convaincus qui veulent s'entendre répéter leur propre propagande. Il est insipide pour quiconque cherche à apprendre quoi que ce soit, et conforte les opinions du bon soldat.


  • Gisèle Sapiro - Peut-on dissocier l'œuvre de l'auteur ?
    Réponse de l'auteure : oui et non. Oui car l'œuvre appartient à celui qui la regarde. Non car l'auteur qui l'a créée a infusé l'ensemble de son expérience de vie, c'est-à-dire qu'il y a toujours un peu de lui, pour le meilleur et pour le pire. Il fallait bien 20 balles et 250 pages pour ça.


Liste de lectures pauvres :

  • Francis Dupuis-Déri - La crise de la masculinité
    Résumé : crier à la crise ne signifie pas qu'il y en a une. L'auteur retrace l'histoire pour montrer que les hommes seraient en crise depuis des centaines d'années, et utilisent toujours les mêmes arguments quand leur position est menacée. Très académique, l'auteur déroule la même chose en boucle sur 300 pages là où les 40 premières résument tout son travail. Souffre d'un certain biais pour des arguments féministes niveau zéro qui me font douter de sa recherche, mais reste un travail de recherche impressionnant, riche, et qui pousse à la réflexion.


  • Eva Illouz - La fin de l'amour
    Je ne comprends pas où l'auteure veut en venir. Qui sont tous ces auteurs féministes qui n'expliquent jamais ce qu'ils essaient de communiquer ? C'est une suite sans fin d'exemples en tout genre, comme si la leçon à comprendre était explicite.


Liste de lecture :

  • bell hooks - Théorie féministe
    Le livre qui vient sauver le reste. L'auteure est patiente du genre humain, avec une grande lucidité. Elle est une auteure de référence dans la sphère féministe au global. Drôle comment elle tire à vue sur des femmes comme Lauren Bastide et Élise Thiébaut en décrivant leur comportement comme nocif au mouvement féministe et aux relations H/F ; pourtant, les deux la citent très souvent. Toujours le même problème de conscience de soi, un peu comme le puant qui est le seul à ne pas se sentir.


  • Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel - Le cerveau pense-t-il au masculin ?
    Belle lecture sur l'écriture inclusive, écrite avec une envie énorme de bien faire et d'être bien comprise. Remplie de bonne volonté. L'argumentation est claire, concise, et les conclusions des auteurs sont clairement exprimées. Rien n'est caché. Les conclusions faites me semblent saines. J'y suis venu avec des à priori sur l'écriture inclusive, j'en ressors informé et avec l'impression de bien en comprendre les enjeux.


Plaisir personnel :

  • Tal Madesta - La fin des monstres
    J'ai été surpris de ce récit sur le parcours dans la transidentité de l'auteur. Ça m'a beaucoup touché, je me suis senti concerné à ma façon. J'ai eu l'impression de partager beaucoup des douleurs de l'auteur et que j'aurais pu l'écrire de la même façon. La sensation très jeune que quelque chose cloche. Le sentiment de n'être pas à sa place qui s'intensifie. La souffrance de savoir qu'on ne fera jamais partie des autres. Le rappel quotidien par une infinité de détails que l'on n'est pas à sa place. L'incompréhension quand on essaie de s'exprimer sur le sujet. La façon d'utiliser des métaphores, aussi.
    Je n'avais pas compris l'intensité de la douleur que ces personnes traversent, je crois. C'est un récit avec beaucoup d'humanité, mais écrit à vif. Il m'a marqué.